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02 août 2009

●●● La vie matérielle

Pile de livres 2.jpg« Quand j'avais 5 ans on m'a tué ! » Voilà ce qui vient d'arriver à mes deux premiers ouvrages – Déserts de couleurs et Toscane – après cinq ans de présence sur le marché, autrement dit sur les mètres linéaires qui leur furent attribués dans le hangar d'un réseau de distribution (la vitesse de rotation en librairie est quant à elle vertigineuse). Au terme de ce temps de « distillation » insuffisant à leur survie, ils ont tout bonnement été déstockés en début d'année rendant leur vente désormais impossible via le réseau des librairies. « Croire que des produits qui ont la même forme ont le même contenu, et qu’ils doivent avoir la même rentabilité en s’écoulant à la même vitesse via un processus identique sur un même et unique marché est une aberration. La même pression de rentabilité immédiate sur tous les types d’ouvrages ne peut conduire qu’à condamner d’avance un ouvrage à rotation lente à cause de la rapidité du flux dans lequel il rentre...* » et duquel il sort !
En prévision des salons du livre auxquels je participe en fin d'année, j'assurerai moi-même une seconde vie pour ces ouvrages. Le temps et l'espace comptés pour nos livres ne sont que le reflet de ce qui est rogné au jour le jour, notre marge de liberté !
* Extrait de l'article de Saïd Mohamed « La durée de vie d’un ouvrage » paru le 31 octobre 2007 dans la revue littéraire Contre-Feux.