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10 février 2009

Un moi(s) d'écriture en milieu pénitentiaire

Un moi(s) décriture.pngLe Moi(s) d'écriture partagé avec les détenus de la Maison d'arrêt du Puy-en-Velay, entre le 24 juin et le 17 juillet 2008, a donné le jour à un recueil publié avec le soutien du TRANSFO (Art et culture en région Auvergne) et du SPIP (service pénitentaire d'insertion et de probation) du Puy. Ce dernier a été remis le 21 janvier 2009. Pour l'occasion, Valérie Vivier, comédienne du théâtre de Romette, est venue lire quelques extraits. Avec mes remerciements à Fernand Billot (Video Passion) qui m'a amicalement soutenue pour la restitution sonore. 
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Voir la Lettre d'information professionnelle du TRANSFO - 06/02/09 - n° 18

La presse en a parlé


Présentation de la démarche répondant au souhait de favoriser l'accès à la lecture.

Pour répondre à l'objectif central qui est « donner envie de lire » l'atelier d'écriture se doit d'assumer pleinement « une importante fonction de réparation ». Ainsi a-t-il pour vocation d'ouvrir un espace de désapprentissage – autrement dit, celui d'une exploration de pistes parallèles différant d'une approche scolaire –, le tout orienté vers la recherche d'expériences plus heureuses d'écriture et de lecture.
La peur de l'évaluation ; la question de la faute – cruciale dès qu'il s'agit d'inscrire des mots noir sur blanc – ; celle de la correction, souvent placée sous le registre de la sanction ; le manque de confiance en soi, dépendant de son propre regard et du regard de l'autre ; le désamour de la bibliothèque, lié aux réminiscences d'un apprentissage le plus souvent douloureux, etc. ; tous ces points sont inhérents à cette géographie particulière qu'est une maison d'arrêt et doivent être pris en compte dès qu'il s'agit d'aborder le territoire supposé vierge de la « feuille blanche » – terme tout à fait inadéquat si l'on songe que ce qui pose problème n'est pas tant de poser son pied en territoire inconnu, inexploré, mais bien de le savoir peuplé d'ombres latentes, d'en découvrir le sol maculé de traces. C'est avec ces traces que nous aurons affaire.
La personnalité et les parcours propres à chacun des participants doivent être respectés. Car, si certains rechignent à ouvrir un livre, pour d'autres, en situation d'enfermement, le livre est parfois la seule planche de salut, une porte ouverte sur le monde. Par une approche inhabituelle, en reconsidérant le langage en tant que matériau, l'atelier d'écriture offre à chacun de s'y retrouver.
Chaque séance donne lieu à des expériences de lecture et d'écriture mettant en avant diverses prises de conscience. Qu'est-ce qu'une phrase sinon un ensemble de mots reliés les uns aux autres et dont la liaison fait sens ? Ouvrir les mots c'est s'ouvrir soi-même et s'ouvrir à l'autre.

Corinne Pradier

12:00 Publié dans //// ateliers d'écriture