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Fait d'hiver : mardi 22 décembre 2009, Valérie Vivier – directrice et comédienne de la toute jeune compagnie Les Allogènes (implantée à Montluçon) –, se rend avec moi à la centrale d'Yzeure. Ensemble, nous entamons avec les détenus un "voyage intérieur" autour de l'écriture et du jeu théâtral avec, pour alibi, mon premier ouvrage Déserts de couleurs. Cette première étape sera suivie par deux semaines d'atelier, en février et avril 2010.
J-3, mon esprit parcourt à rebours les 7 ans écoulés depuis ce départ vers l'Ouest américain. J'écris : "Tout désert porte en lui une force destructrice nécessaire à la création, à la mise au jour d'un être par lui-même. Les lendemains à gueule de bois portent en eux leur victoire, un sens libéré de ses entraves. […] Un sentiment de perte côtoyait celui de retrouvailles intimes. Je ployais sous le joug de ciels infinis. Les ciels d'orage surtout jetaient le monde par-dessus tête, riant de leur rire rauque en menaçant de mettre à sec je ne sais quel océan. Les lignes droites, elles, jouaient les voies de traverse. "