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[…] De la petite statue Notre-Dame du Monteil, façonnée dans une terre rouge par les mains de l'abbé Richaud, le belvédère est idéal. Dans ce village perché à 680 mètres d'altitude, où les murs d'anciennes maisons laissent parfois paraître le dos rond des galets, on respire le bon air. En un mot, comme le dit mon père, « ici on est benaise ». Autrefois, aux beaux jours, tandis que d'aucuns étaient au travail, grands-parents et petits-enfants aimaient se retrouver dans l'herbe fraîche du pré communal où les racines de deux majestueux ormeaux plongeaient, disait-on, cinquante mètres plus bas au pied du chemin des Lavandières, face à la Petite-Mer. À cette époque-là (dans les années 70) – alors que les portables n'existaient pas –, on avait à peine le temps de faire une ânerie qu'elle avait déjà fait le tour du village, mais au moins connaissait-on le nom de tous ses voisins. C'est de là que j'ai vu se modifier les paysages et s'élargir les villes. De là aussi que je suis partie pour mieux revenir. Car, le cours d'une vie est comme celui d'une rivière. Plein de surprises, il trouve sa force et sa liberté dans la somme des contraintes dont il est fait."